Quid de la calligraphie et de l’enluminure ?
La calligraphie est une recherche de l’harmonie, non seulement dans l’art de former de belles lettres, mais aussi dans son exécution. L’idéal du calligraphe est de se laisser porter par le mouvement de la vie qui l’anime.
Une fois la lettre mémorisée et le tracé maîtrisé, le calligraphe éprouve un plaisir d’écrire et s’installe dans une concentration spontanée, il est dans l’ici et le maintenant. Cette attitude dépourvue d’ego engendre un état de sérénité. La calligraphie, comme l’enluminure, devient un agréable support créatif et esthétique vers cet état de tranquillité.
L’enluminure est l’art de décorer, d’illuminer une lettre, une page… par l’application de couleur et d’or. Elle accompagne et enrichit la calligraphie. Par son souci du détail et de la précision, elle exige aussi patience et attention et procure également joie et quiétude.
Il est évident qu’une telle harmonie entre l’être et le faire, l’intérieur et l’extérieur, le repos et le mouvement, l’artisan et son action est rarement rencontrée. Les scribes du Moyen-Âge rappellent qu’ils étaient souvent la proie d’un petit diable qu’ils nommaient Titivillus et dont l’espièglerie égarait leur esprit en leur faisant sauter une lettre ou une ligne ; les empêchait tout simplement de rester dans une vigilance constante. On raconte que ce petit démon sévit toujours…